ÉCHEC DU CONTRÔLE DES CHATS ERRANTS À QUÉBEC

La source: Le Journal de Québec (extrait)
Publié: 8 décembre 2019

Le projet pilote lancé l’été dernier par la Ville de Québec pour tenter de contrôler les colonies de chats errants s’est soldé par un échec puisqu’aucun animal n’a été capturé.

Même si l’administration municipale se disait sceptique depuis plusieurs années devant la méthode de «capture-stérilisation-relâche» (CSR), elle a quand même choisi de la mettre en pratique.

Ainsi, pour une période de trois semaines entre la mi-juillet et le début août 2019, des cages avec appâts ont été installées dans le secteur de l’Hôtel-Dieu. Et rebelote en septembre, dans les boisés de l’Université Laval, sans plus de succès.

Interférence dans le processus

Rappelons que la méthode CSR consiste à capturer les chats errants, puis de les stériliser avant de les relâcher dans la nature. En empêchant leur reproduction, le contrôle de leur population devient plus aisé et on évite l’euthanasie des félins.

Or, de l’estimation sommaire des 30 000 chats errants sur le territoire, aucun n’a été capturé. L’objectif était pourtant fixé à une centaine de stérilisations à la fin du projet pilote.

L’une des raisons de cet échec serait reliée à l’interférence des citoyens dans le processus. Apparemment, des cages ont été ouvertes lorsque des chats étaient capturés, rapporte M. O’Brien. Une autre cause présumée indiquerait que les citoyens nourrissent les bêtes. Elles ne seraient donc pas attirées par les appâts.

Ainsi, des 50 000 $ attribués pour le projet pilote aux Fidèles Moustachus, qui servaient alors de centre et de refuge animalier pour la Vieille Capitale, seulement 517,39 $ ont été dépensés.

«Ce montant comprend essentiellement les frais de déplacement, l’installation des cages, la vérification de ces dernières et leur reprise à la fin de la période prévue», précise le porte-parole de la Ville de Québec, David O’Brien.

En réflexion

L’administration Labeaume compte toutefois poursuivre, en 2020, ses démarches pour contrôler la population de chats errants avec la méthode CSR, bien qu’elle soit en réflexion pour trouver une meilleure stratégie pour les attraper.

«Ce qui est difficile avec ce programme, c’est d’aller chercher l’adhésion du public», explique pour sa part le directeur de la SPA de Québec, Félix Tremblay. «Il faut que les gens qui ont à cœur les colonies voient l’intervention comme un bénéfice.»

Il ajoute que ce type d’intervention est la solution à plusieurs problèmes, sans pour autant faire du mal aux petites bêtes.

«Avec la méthode CSR, on règle le problème des chattes en chaleur, des mâles qui urinent partout, aucun animal n’a été mis à mort [comme avec la méthode préconisée auparavant] et on a mis de notre côté les amoureux des animaux.»